« La montagne n’entre pas dans le cadre. Elle déborde.
En tant que photographe, je dois me détacher de l’instant.
Alors même que cette émotion, cette lumière ne durent qu’un instant. J’aime le vide en montagne. J’aime sentir l’altitude, les dimensions, le froid et l’effroi.
La photo doit faire ressentir cela. »

« Il y a une chose qui me fascine dans le paysage, c’est la différence entre l’idée préconçue qu’on a de la couleur et la réalité. C’est ma mère qui m’a appris ça quand j’étais petite. Je me souviens d’elle me disant : « Regarde la neige, est-ce que c’est vraiment blanc ? » Si je regarde avec attention, que je prends le temps d’observer avec un œil innocent, je découvre des couleurs que je n’attendais pas. Et ça, c’est magique ! »

« Je dessine pour raconter des histoires. À mes yeux, c’est l’aspect le plus important de ce métier. Je suis convaincu que la liberté réside dans l’écriture.
Quant au labeur du dessin, c’est pour moi un moyen d’expression, un alphabet. Mais jamais il ne devient un but en lui-même. »

« Je suis fascinée par l’interstice, ce mince intervalle entre deux choses. Pour le révéler, j’arpente les montagnes comme autant de laboratoires vivants. à partir de la matière collectée, j’élabore des protocoles de décomposition. S’expriment alors des formes, comme autant d’invitations à réactiver nos appareils empathiques, à regagner des régions de la sensibilité.
Parce que là où il y a la faille, il y a la source. »

« La broderie, art de produire lentement du beau avec du presque rien, apprend à mesurer à l’aune de l’humain, à confondre la main et le cœur. »

« Évoluer dans un univers hypersensibilisé, nocturne et liminaire, qui permet de décontextualiser êtres et objets et de les inscrire dans de nouvelles relations. »

« Je dessine à l’encre sur des feuilles d’acétate ou de pvc.
À l’aveugle, je les grave au clou. Le dessin ne s’y révèle qu’après encrage. Parfois j’y dépose le noir au pinceau, ou directement au chiffon, ou encore à la limaille de fer. Je gratte, frotte, enduis, gratte à nouveau jusqu’à ce que le sujet vibre. »

« Les émaux haute température laissent à la nature le soin de se peindre. La matière fond, et forme un décor minéral inaltérable. »

« Je pense qu’un photographe aujourd’hui est un artiste, au sens premier du terme, sans prétention. Quelqu’un qui veut transmettre dans ses photographies une émotion très personnelle et une vision unique de ce monde que l’on voit tous les jours. »

« Je ne travaille que du chêne. C’est la seule essence qui a une structure qui me permet de faire cette dentelle. Quand je pars choisir mon bois, je vais chercher des troncs entiers.
Ce qui me plaît, c’est que je peux lire et apprendre beaucoup de choses sur l’arbre. Je peux lire les bonnes années, les mauvaises, les blessures, s’il y a eu un animal. »